Vaincu par Elle

 

Nous poursuivons la publication du dialogue entre nos deux amis.

 

Beswick L : Je vois que tu as à peu près saisi le sens de la "théorie" qui soutient mon "masochisme" (dans le sens d'une supériorité physique innée de la Femme sur  l'Homme - bien que cela soit démenti d'une manière générale). A propos de scénarios dont tu parles, cela ne m'intéresse guère (P. Samuel avait écrit justement une Histoire basée sur une transformation génétique qui rendait les "femmes" d'une force incroyable - thème repris par différents auteurs - avec l'évolution pour cadre). En fin de compte, je préfère ma "théorie" de "Pound for Pound" - immédiatement accessible. Pour vous, d'ailleurs, toi et Aristote vous vous basez sur les cas où une Fille entraînée bat un garçon "lambda". Ce n'est pas assez "masochiste", à mon goût (car il faudrait comparer des adversaires à entraînement équivalent). D'où ce postulat de "supériorité intrinsèque" - bien que douteux de même que les arguments que j'avance pour l'expliquer, du genre de l'article de BIBA; Mais qui est le plus "humiliant" pour le sexe  "mâle" - car, alors, aucune échappatoire !    

RF : Oui, je comprends, et c'est intéressant ce que tu dis, j'aime bien le terme d'échappatoire. Cela revient aux prémisses de notre discussion, à savoir la viabilité d'une relation quand le sexe est basé sur l'humiliation. Cela semble être là où Aristote et moi fonctionnons différemment. Effectivement, le problème est que cette humiliation qui est latente dans les séances de domination ne contamine pas l'image de l'homme dans son entier, tel que vue par lui-même ou vue par sa femme. Donc oui, voir la femme comme supérieurement entraînée (Aristote), d'un physique hors du commun (moi), ou l'homme comme se laissant un peu faire sont des échappatoires dans ce sens-là. Mais la préservation de l'image de soi est un motif fort et inévitable, donc il est à mon avis recommandable de se ménager des "échappatoires" de cette sorte ou d'autre sorte. Sinon c'est la porte ouverte à l'auto-dépréciation et tout ce qui va avec. Si pour toi cela tue le fantasme, il y a certainement d'autres échappatoires imaginables. Les facultés de rationalisation a posteriori de l'esprit humain sont presque infinies...
 

Bes1 L : Oui, ce doit être compliqué de vivre cela au quotidien. Mais dans ce cas, l'on peut se réfugier dans une supériorité "intellectuelle"de l'homme.. Par exemple, avec mon ex-femme, je me rends compte maintenant qu'elle devait être physiquement plus forte que moi (mais je n'en ai pas profité sur le plan sexuel) et, en tout cas, beaucoup plus douée pour les travaux manuels. Mais, malgré cela, elle me respectait en tant qu'homme (mais, peut-être bien, par suite de son éducation - et de l'éducation de cette époque, en général - et ce, aussi, pour des raisons financières et de situation (ce qui tend à disparaître à  notre époque  moderne).  

RF : Autres sortes d'échappatoires que je trouve tout à fait raisonnables, et que je mentionnais il y a quelques messages. Pourquoi n'avoir pas profité du fait que ton ex-femme ait été plus forte que toi ? Peur de ses réactions ? Peur d'"abîmer" une belle relation ? Peur de détériorer ton image de toi ?
Par ailleurs, en réalité ce qui a été compliqué pour moi était d'avouer mes fantasmes. Après que ma femme les ait acceptés sans la moindre réserve (que je l'aime pour cela), vivre cela au quotidien n'a rien de particulièrement compliqué. Ma plus grande crainte est que cela sorte du couple car je n'ai aucune idée de la manière dont mes amis considéreraient la chose.

L : Dans les nouvelles théories (enseignées à l'école), on met en exergue la théorie des "genres" où l'on explique que les préférences sexuelles ne sont pas d'ordre biologique (ni génétique). Et ceci pour justifier l'homosexualité (à mon avis). Là , je ne suis pas d'accord du tout car on sous-estime complètement l'influence de l'inné - au profit de l'acquis -. Curieux lorsque l'on reconnaît, en même temps, l'importance des gènes. Pour moi, la question réside entre la proportion qu'il existe entre l'inné et l'acquis (même pendant la grossesse). Démentir complètement l'importance de l'inné me paraît une absurdité (comme l'avait dit un ancien auteur "Chassez le naturel, il revient au galop). Par contre, je pense que l'on avait, jusqu'ici, sous-estimé l'importance de l'acquis (qui serait de l'ordre de 90 % - suivant certains - y compris e qui se passe durant la grossesse).

RF : Complètement d'accord avec toi, ces nouvelles théories-là sont les anciennes théories de demain !
 Oui, on s'est servi de la théorie des genres pour promouvoir l'égalité homme-femme, pour justifier la tolérance envers les sexualités différentes et envers les personnes non conformes aux stéréotypes masculin/féminin en général. Rien que de très nobles causes à mon humble avis. Le seul problème étant que les assertions de base de la théorie des genres sont fausses !
C'est encore Steven Pinker dans son livre le plus célèbre (et très bon), "The Blank Slate" ("Comprendre la nature humaine" en français), qui démonte ces croyances politiquement correctes, et qui propose un plaidoyer très convaincant pour les progrès sociaux que sont l'égalité homme-femme et la tolérance des différences, mais dans le cadre d'une acceptation des différences statistiques indéniables de psychologie entre hommes et femmes, surtout en ce qui est lié au sexe. Par exemple, il explique pourquoi c'est une erreur logique de penser que reconnaître que les hommes sont portés à "baiser tout ce qui bouge" justifierait le viol de quelque manière que ce soit. Au contraire, les théories évolutionnistes expliquent très bien pourquoi le viol est si horrible à vivre pour une femme.
Cette fois je ne te donne que le lien vers le livre en anglais, car le prix de la traduction est proprement scandaleux... :
http://www.amazon.com/Blank-Slate-Modern-Denial-Nature/dp/0142003344/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1324288411&sr=8-1

Pinker force sans doute un peu le trait, mais il explique aussi dans ce livre comment on est arrivé à un vague 50-50 entre l'inné et l'acquis (en fait d'après Pinker l'inné est même plus important), pas un 90-10 comme tu le mentionnes. Mais il explique surtout ce que veulent dire ces chiffres, qui sans une définition claire n'ont tout simplement aucune signification.

L : 
Pour moi, la fessée n'est valable que si elle est imposée par une femme, genre "amazone", après un combat dont elle sort victorieuse ! Ce qui lui octroie le droit de "punir" et d'humilier le "vaincu", si, toutefois, elle le désire. Mon frère, lui, avait l'air d'aimer la fessée pour elle-même (il s'était fabriqué une "planche à clous" pour son usage personnel !), mais je crois qu'il y avait, là, un sentiment d'humiliation implicite.

RF : C'est un peu la même chose pour moi, simplement car en situation "normale" il est impensable que je me laisse faire ! Si je suis attaché ou immobilisé, là pourquoi pas ? Mais ce serait plus une manière d'enfoncer le clou qu'un fantasme pour lui-même, comme c'était manifestement le cas pour ton frère.


stan 014-2-16


L : Tout à fait d'accord (comme je te le disais, on dit que l'importance de l'inné serait bien inférieure à celle de l'acquis - seulement de 10/20 % -, mais rien n'est prouvé.  Il y a, tout de même, des faits troublants. Par l'exemple du "lavage de cerveau" qui semble transformer des individus d'une manière radicale. Ceci dit, je trouve effectivement inexact de vouloir limiter l'importance de l'inné uniquement aux caractéristiques physiques.  Autre fait troublant : mon fils et sa femme ont eu des triplés - deux garçons et une fille. Ces deux garçons qui se ressemblent beaucoup sont-il des vrais ou des faux jumeaux ? En tout cas, l'un est devenu "homosexuel", alors que l'autre est marié ! Par contre, ils ont été tout deux incapables de passer le permis "voiture" - alors que leur sœur l'a passé du premier coup.

RF : Le coup du permis voiture est exactement le genre de similarités qui revient le plus souvent dans les exemples de Pinker, c'est drôle que ça concerne parfois des détails qui ont l'air aussi personnels ! Pour ce qui est des lavages de cerveau, je crois qu'on a un peu exagéré ce qu'il était possible de faire et on ne croit plus aujourd'hui aux exemples du genre "1984". Je ne suis pas un spécialiste du sujet. Je sais qu'on peut "casser" quelqu'un par le mécanisme d'impuissance acquise, qui est attesté scientifiquement :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Impuissance_apprise . On peut aussi sans doute passablement déformer la vision du monde (social) de quelqu'un par une sélection soigneuse, surtout si c'est fait depuis l'enfance ; je pense à cela à cause des articles que je viens de lire sur la mort de Kim Jong-Il.


NB. Les illustrations ont été choisies par Aristote

Mar 27 déc 2011 2 commentaires

Toute cette discussion est particulièrement intéressante, mais il est question d'un article de BIBA, est-il sur le blog ?

A défaut, comment peut-on en prendre connaissance ?

 

François - le 04/01/2012 à 13h14

Cet article de BIBA nous avait été transmis par Lucius, à Raoul et moi-même. Il n'était pas encore sur le blog, vous avez raison. J'avais prévu de le publier, mais c'est vrai que maintenant cela s'impose sans tarder. Je le rajoute donc séparément et juste après, donc juste au-dessus sur la page "vaincu par elle", du dialogue Lucius-Raoul (4).

Aristote

Bravo pour votre réactivité, merci de nous faire profiter de cet article de BIBA qui confirme ce que les auteurs et lecteurs de ce blog ont déjà constaté, la supérorité de la femme sur l'homme.

On peut, en effet, n'être qu'admiratif devant les performances des femmes sportives et même moins sportives. Il est certain qu'elles battent les hommes en endurance et la diffèrence de puissance n'est pas énorme entre les 2 sexes.

Quand je vois les culturistes femmes , elles sont largement aussi fortes que la plupart des hommes, mêmes culturistes.

 

 

 

 

 

François alias sister-power - le 05/01/2012 à 13h22