Vaincu par Elle

 

ScissorHold Chers amis lecteurs, vous pouvez participer à nos dialogues Aristote-Lucius, il vous suffit d'envoyer un e-mail à Aristote à l'adresse h5315335 sur yahoo.fr, vous choisissez un pseudo et m'envoyez un petit texte. Si je le juge intéressant je le publie en bout d'article, il sera plus visible que comme commentaire.

Mais je redonne d'abord la parole à Lucius :


Lucius

 Cher Aristote, dans ton article Le monde du  BDSM et nous, tu as écrit :                            "Pourtant les différences entre les deux mondes sont très importantes. Chez nous la domination est essentiellement physique, elle n'est pas mentale, psychologique. Il n'existe pas vraiment de "soumis", encore moins "d'esclaves". Il n'y a pas, comme en BDSM, de "pacte" entre dominant(e) et soumis(e). Dans le BDSM toutes les femmes ou presque sont des "soumises". En lutte mixte les soumises n'existent pas, ou alors elles ne présentent aucun intérêt, de même que les mâles dominants. A mon humble avis la lutte mixte ne présente d'intérêt que si la femme peut vaincre l'homme (je ne dis pas "doit") et remettre ainsi en cause la relation traditionnelle de domination physique de l'homme sur la femme."                            Il y a là une divergence de fond entre nos points de vue. Car, quand tu écris "la domination est essentiellement physique, elle n'est pas mentale, psychologique", je ne suis pas d'accord. Pour moi (et Paul ADOUY, auteur de "Fantastique Brigitte"), la domination féminine est bien basée sur une supériorité sur le plan physique, mais c'est au point de vue "mental" que l'on est (ou devient) masochiste, car c'est la forme la plus humiliante pour l'homme d'être "vaincu par Elle" et, par suite, dominé, et ce sur le plan physique.
divan Comme je te l'ai dit, je rejette la plupart des axiomes du masochisme "classique" et, en particulier, cette histoire de "pacte". Dans le BDSM, il y a les "soumis" et surtout les "soumises". Pour elles, évidemment, il n''y a pas (sauf exception) d'affrontement physique pour la bonne raison qu'une "soumise" ne met pas en question la supériorité physique de l'homme. Elle se laisse infliger divers sévices sans essayer de résister. Et, bien sûr, pour les "soumis", comme tu le dis, cela n'a d'intérêt que si l'homme est vaincu par la femme. C'est la preuve de son masochisme (mâle), sauf dans l'exemple d"HERCULE aux pieds d'OMPHALE. Dans mon optique personnelle, j'admettrais qu'il y ait des affrontements où la femme et l'homme se battraient pour avoir la position dominante avec un succès variable (mais, en définitive, se terminant par la défaite de l'homme, la plupart du temps). Tu décris donc bien une relation d'ordre masochiste; répertorié par KRAFT-EBBING sous la rubrique "une des formes du masochisme", mais où, d'après lui, se mêlent le normal et le pervers ; d'autres manifestations du masochisme qu'il cite (plus ou  moins apparentées) sont le "pagisme", "equus eroticus", puis le fétichisme (en particulier celui de la chaussure).                         En résumé, je dirais que la lutte mixte est une forme de masochisme qui n'implique pas forcément d'adhérer et de pratiquer le  masochisme classique.                         Lisons la page 37 de "Fantastique Brigitte", où il est écrit "La douleur comme source de volupté doit être légère en ce qui me concerne ou manque son but. Je ne suis pas masochiste. Ou, si, je le suis, c'est moralement et rien de plus". Profession de fois que je considère comme "inexacte", car je considère Paul ADOUY comme foncièrement "masochiste". De même que Pierre SAMUEL qui prétend aussi ne pas être masochiste (et, en fait, je pense qu'il ne l'était pas complètement, ayant lu certains de ses écrits érotiques).


Fantastique Brigitte


Aristote J'ai reproduit ci-dessus les pages 36 et 37 du roman "Fantastique Brigitte", de Paul ADOUY, paru aux éditions Dominique Leroy en 1978, pour nos lecteurs intéressés qui n'auraient pas ce livre. Il est exact que la domination ne s'enracine véritablement qu'au plan mental, psychique, je ne veux pas nier cela, je voulais simplement dire qu'elle avait un point de départ et une référence physique : elle est plus forte que moi et me bat si nous luttons, point. Une dominatrice qui n'est pas capable de cela ne m'intéresse pas. De même, Brigitte était "fantastique" du fait de sa force et c'est pour cela qu'elle fascinait le narrateur (qu'elle tabasse à un autre passage du roman).
Sur le deuxième point, je pense qu'il est difficile de trancher ce qui m'apparaît surtout comme une question de sens d'un mot. La différence entre les masochistes et nous conduisent certains d'entre nous à refuser cette étiquette de "masochiste". C'était le cas de Paul ADOUY, qui se définissait comme "viragophile" et refusait le mot "masochiste", de même que Pierre SAMUEL, et c'est sans doute le cas de beaucoup de mes lecteurs, même s'ils aiment être dominés par une femme à la lutte. Il faudra faire un sondage pour voir.
Car pour d'autres personnes, et en particulier aux yeux de beaucoup de lutteuses,  aux yeux de KRAFFT-EBING et et de toi-même donc, nous sommes bel et bien des masochistes. Pour ma part ça ne me gêne pas d'être considéré comme tel, si l'on prend soin de préciser les particularités de notre masochisme. Donc sur ce point nous ne divergeons tout au plus que sur le sens d'un mot.

Voici un sondage qui permettra à nos lecteurs de s'exprimer sur la question :




Pour conclure cet article, voici une vidéo toute récente qui montre un garçon suffisamment maso pour se faire frapper et immobiliser par une fille d'un gabarit plutôt mince mais assez méchante et un brin sadique :



Sam 15 jan 2011 Aucun commentaire