Vaincu par Elle


Nous poursuivons notre tour d'horizon des odalisques par  le grand peintre romantique Eugène Delacroix
:



On est frappé par la puissance de cette dormeuse, son torse d'athlète, ses bras épais, ses gros mollets. Mais ce n'est qu'une esclave de harem, direz-vous, et elle dort ! donc aucun danger, du moins apparemment.
Et si cette forte demoiselle se mettait en mouvement ? Si elle se révoltait et brisait les chaînes de l'esclavage ?

Alors elle deviendrait une soeur de cette Amazone dépoitraillée, héroïne du superbe tableau du même Delacroix  "La liberté guidant le peuple". Elle incarne la Liberté et même la Révolution puisque la scène se passe durant les Trois Glorieuses
(1830).





Contrairement à Ingres, peintre néoclassique, Delacroix est un romantique, comme nous l'explique Wikipedia :

"Si ce tableau avait été classique, la Liberté regarderait droit devant, elle serait plus centrée dans l'œuvre, elle serait juchée sur un socle, et non sur une pile de cadavres, et le drapeau qu'elle porte ne serait pas tronqué."



 










En tout cas, cette toile archiconnue est bien installée dans notre imaginaire, où elle fait coincider la force, le courage et la féminité.


Plus mystérieuse - et beaucoup moins connue du grand public - est la "bacchante" de Gustave Courbet, peintre qu'on qualifie de "réaliste" pour le distinguer des précédents, car l'histoire de la peinture classique est celle des écoles qui se sont succédées...

Pourquoi donc est-elle une bacchante et non une odalisque ? Apparemment, si cette forte fille dort, c'est tout simplement parce
qu'elle est ivre !...
D'autre part, si elle est placée face à nous,
c'est parce qu'elle menace d'ouvrir les jambes, dévoilant "l'origine du monde" à nos regards, puis nous suggérant d'y avancer notre tête pour un terrible ciseau qui nous frottera les oreilles avant que cette folle de plaisir nous intime l'ordre de lui rendre l'hommage d'un cunnilingus.

Mer 8 avr 2009 Aucun commentaire